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Supplément
au Courrier du S.I.A.E.S. n° 18

La Lettre du S.I.A.E.S. n° 19

Mercredi 7 mai  2003

Lettre à Messieurs FERRY et DARCOS, ministres de l'Education Nationale,

de la part de tous ceux qui aiment l'école, mais ne veulent pas passer pour des c…

 " Il faut rendre aux enseignants l'hommage qu'ils méritent, car, si l'institution scolaire tient encore, malgré les tensions qui traversent la société et qu'on lui fait porter, c'est d'abord grâce au dévouement et à la passion de nos enseignants et de tous les serviteurs de notre école. La revalorisation de la fonction enseignante passe aussi par la conscience du rôle social éminent du professeur."

                        Xavier DARCOS,  in Luc FERRY  Lettre à tous ceux qui aiment l'écolepage 149   Odile Jacob  2003

 

Merci, Messieurs les ministres, pour cet hommage vibrant et, pensons nous, justifié.

Pour autant la REVALORISATION conséquente à notre ROLE  SOCIAL  EMINENT et à notre DEVOUEMENT peut-elle se concrétiser dans les mesures envisagées à propos de nos retraites ?

La réponse est évidemment  : NON, quand la plus simple des analyses conduit à constater la réalité d'une DEVALORISATION effective de notre situation, tout à fait contraire à vos propos et fort loin de la gratitude concrète que votre hommage pourrait laisser prévoir !

En effet, en l'état des projets, la reconnaissance de nos mérites éminents  se traduira  par ( et en simplifiant )  :

·     un travail accru (allongement de la durée d'activité de 37,5 à 40 annuités et plus …)

·     des pensions réduites (deux tiers du traitement des deux ou trois dernières années, contre 75 % sur les six derniers mois ; décote éventuelle par annuité manquante...)

Si cela est une REVALORISATION de la fonction enseignante, il faut revoir, Messieurs, le sens des mots ou s'interroger sur la duplicité du discours, quand vous nous demandez de combattre l'illettrisme et d'apprendre à nos élèves le vrai sens des mots comme la vérité des idées.

Faut-il ajouter, ce que peu disent, que les pensions des fonctionnaires que nous sommes sont budgétisées et représentent la partie socialisée de notre salaire, étant de ce fait, et de droit, une créance à vie sur l'Etat, contractée lors de notre engagement au service de l'Education Nationale ?

Cela veut dire que nous avons accepté, en activité, des traitements modestes, pour avoir en contrepartie la garantie de pensions convenables lors de notre retraite, sur le budget de l'Etat.

C'est ce contrat que l'Etat envisage aujourd'hui de rompre de manière unilatérale, en manquant ainsi à ses engagements et sans prévoir aucune compensation  ou revalorisation salariale.

Peut-on , dans ces conditions, exiger de nous que nous respections un contrat dont l'une des deux parties, et non la moindre, ne reconnaît plus la validité ?

Nous vous demandons donc, Messieurs les ministres, de mettre en accord les propos et les actes, dans le respect des engagements et des personnels :

1 ) en prenant toutes les mesures de revalorisation qui peuvent conduire à compenser la dévalorisation de nos retraites,

2 ) en considérant que nous ne saurions accepter sans réagir des mesures qui portent gravement atteinte au crédit de l'Etat que vous représentez et aux citoyens que nous sommes.

 

 

Chères et chers collègues, faites vos calculs…

 

1° pour savoir combien de mois ou d'années supplémentaires vous aurez à faire par rapport à la date à laquelle vous aviez envisagé  de partir à la retraite,

2 ° pour apprécier le montant de votre pension, en sachant qu'elle sera ramenée au deux tiers de votre dernier traitement calculé sur les deux ou trois dernières années, avec une décote de 3 % par an si vous n'atteignez pas les annuités requises…

Et rappelez vous , entre autres  :

 

Alors OUI , TOUS , disons le 13 mai au gouvernement notre refus d'un tel programme, en considérant que cette journée , si rien n'est obtenu, ne doit pas être une FIN mais un COMMENCEMENT pour des actions plus déterminées, car il est évident que , selon l'adage, " Qui veut la fin , veut les moyens ". Ce qui veut dire que nous devons légitimement nous interroger sur les moyens ou les outils que nous pouvons utiliser pour obtenir satisfaction , au delà de la grève traditionnelle.

Chacun doit savoir que le S.I.A.E.S. n'est ni un inconditionnel de la grève , ni un boutefeu  professionnel.

Sa détermination à l'action n'est guidée par d'autre motif que la défense des intérêts matériels et moraux des personnels.

Ceux-ci lui paraissent en la circonstance suffisamment,  et gravement, menacés  pour justifier son appel à l'action.